samedi 19 décembre 2009

Echec au Sommet: vers un climat de peur

Un accord politique sans engagements et sans contraintes. Voilà le résultat qu'a produit la Conférence de Copenhague sur le climat. Les Chefs d'Etat et de gouvernement sont même allés au delà du calendrier de la Conférence de plusieurs heures pour arriver à cette conclusion. Rien de précis sur les grands enjeux du climat. Seulement de grandes professions de foi. Pourtant, le Président américain, Barack Obama parle de percée significative sans précédent. Résumé d'un échec.

Godefroy Macaire CHABI depuis Copenhague pour Radio Bénin

S’il ne s’agissait que de mots, cela n’a pas manqué toute la nuit pour qualifier la copie présentée par les Chefs d’Etat et de gouvernement que la société civile n’hésite pas à qualifier de brochure touristique, devant la presse.

Une Organisation non gouvernementale dénommée E3G, pense que les leaders du monde ont trahi l’espoir et la confiance de leurs citoyens.

Globalement, toute la nuit de vendredi à samedi, le texte obtenu grâce à la diplomatie des Etats Unis et de certains pays émergents comme la Chine, l’Afrique du Sud et l’Inde n’a rien de croustillant.

Pas d’objectifs chiffrés de réduction des émissions , l’annonce des engagements ayant été repoussé à 2010.

Pas de chiffres de financements pourtant attendus par les pays en développement et sur lesquels leurs délégués ont activement travaillé pendant 2 semaines.

L’accord dont ont simplement pris note les pays sans l’entériner se contente d’affirmer la volonté des Etats de limiter le niveau des température à 2 degrés.

Or une étude scientifique de la Convention cadre des nations unies sur les changements indique que si aucun effort supplémentaire n’est fait d’ici à 2020, l’actuel rythme des engagements conduirait l’humanité à un réchauffement de l’ordre de 3 degrés.

Pourtant les Etats Unis se satisfont de cet accord, Barack Obama parlant d’une percée significative et sans précédent.

Vendredi à samedi, Nicolas Sarkozy a fait remarquer que cet accord n’était pas parfait mais qu’il représentait tout de même un compromis.

Le Premier Ministre danois Lars Rasmussen a souligné qu’il ne s’agit que d’une Déclaration politique qui engagerait chacune des parties signataires.

Ce qui est désigné ici par les pays en développement comme un échec était pourtant bien prévisible depuis quelques jours lors des pré négociations.

Les pays riches s’étant dérobé à maintes reprises à leurs engagements.

Il faut maintenant un autre rendez vous, pour ne pas dire que tout est renvoyé à la Saint glinglin

Et tout semble bien donner raison au Président sénégalais Abdoulaye Wade qui il y a 4jours à la tribune ne se faisait aucune illusion sur les décisions qui seront prises.

vendredi 18 décembre 2009

Copenhague à la recherche d’un accord dans la douleur

Copenhague, Godefroy Macaire CHABI pour APA

La Conférence sur le climat est toujours dans l’impasse au dernier jour des discussions, les pays développés et ceux en développement ne parvenant pas toujours à s’entendre sur le minimum et à trouver la clé, a constaté APA vendredi à Copenhague.

La réunion des Chefs d’Etat et de gouvernement qui couronne la 15ème Conférence sur la Convention Cadre des nations Unies sur le Changement Climatique est dans l’impasse depuis vendredi matin, les annonces faites par certains dirigeants étant en dessous des attentes des pays pauvres.

Cette dernière semaine, les pré négociations menées par les experts ont sérieusement marqué le pas, préfigurant la situation actuelle.

Les questions qui divisent à savoir le financement des projets dans les pays en développement en vue de l’adaptation et de l’atténuation du changement climatique, la réduction des émissions de gaz par les pays les plus pollueurs, le seuil de maintien de la température atmosphérique n’arrivent pas toujours à être définitivement aplanies.

Les dirigeants se sont contentés depuis mercredi de déclarations que certains observateurs qualifient de « profession de foi »

Dans son message vendredi à la tribune de la Conférence, le Président américain dont l’arrivée était très attendue à Copenhague s’est contenté d’attirer l’attention du monde sur les gravités du phénomène et l’importance d’agir avec célérité, sans rien dire de concret, selon un expert asiatique de l’ong ActionAid, Raman Mehtan

Le Président américain a pontifié à maintes reprises sur le mot « transparence », soulignant que c’est ce qu’il faut si l’on veut mettre en place un mécanisme de gestion climatique, allant même jusqu’à proposer un instruments de contrôle des efforts des uns et des autres, parlant de ses alliés riches.

Sa proposition sur la réduction des émissions n’a guère tranché avec la position américaine connue avant le sommet, à savoir la réduction des émissions à hauteur de 17% d’ici à 2020 par rapport au niveau de 1990, indiquant que les Etats s’engageait aussi à atteindre plus de 80% en 2050.

Clairement, la position américaine de ce côté ne se situe guère dans une perspective d’urgence, alors que pour les pays en développement, notamment ceux africains qui en subissent les plus grosses conséquences, « il faut vite agir ».

Urgence

L’ensemble des dirigeants n’ont eu de cesse de le marteler, et c’est ce qui semble le plus grand dénominateur commun dans ces discussions.

Les leaders africains en premier, appelant à un financement conséquent susceptible d’accompagner la mise en œuvre de projets urgents d’atténuation et d’adaptation.

Mais à ce niveau, aucun pays développé ne veut prendre des engagements fermes, l’ensemble du groupe s’efforçant de s’engager timidement en se cachant derrière les efforts collectifs à entreprendre.

Barack Obama vendredi s’est accroché à la proposition de l’Union européenne promettant « que les pays riches dégageront un financement urgent, le Fast-Start à hauteur de 10 milliards de dollars jusqu’en 2012.

En outre, il a repris les propositions divulguées ces dernières semaines par le Président français Nicolas Sarkozy de mobilisation de 100 milliards de dollars à l’horizon 2020.

Le même dirigeant français a continué jeudi à ventiler et à défendre sa proposition de financements innovants à travers des systèmes de taxation sur les avions, les bateaux et les transactions financières.

Ces propositions semblent faire l’affaire du Coordonnateur du Comité des Chefs d’Etat et de gouvernement, le Premier Ministre éthiopien.

Ce qui est loin de contenter un certain courant dans les négociations, d’où les divergences apparues ces dernières 48 heures entre le Réseau panafricain des parlementaires sur les changements climatiques et M. Zénawi .

En effet, les pays africains exigent un minimum de 400 milliards de dollars au titre des financements urgents.

Mais il y a encore d’énormes confusions à ce niveau, les chiffres allant dans tous les sens, sans qu’on ne sache exactement combien il faut pour attaquer les défis immédiats.

Dans ce débat sur les financements, certains dirigeants africains, notamment ne se font guère d’illusions.

Mercredi, le Président sénégalais Abdoulaye Wade a clairement indiqué qu’il ne se ferait pas prendre au piège des montants qui seront annoncés, car selon lui, ce n’est pas la première fois que des promesses avaient été faites aux pays en développement sans être tenues, invitant les africains à développer des initiatives locales.

Pourtant certains dirigeants à l’image du tchadien Idriss Déby et du secrétaire général de l’Onu, en appellent à une vraie chaîne de solidarité.

Déclaration politique


Vendredi soir, alors que les dirigeants de la planète continuent de rechercher la solution sous l’égide du Premier Ministre danois, Lord Rasmussen, les perspectives d’un accord politique se précisent.

Des informations ont fait état sur les lieux des discussions des propositions faites par Ban Ki Moon pour les Chefs d’Etat et de gouvernement de jouer les prolongations pendant 24 heures pour parvenir coûte que coûte à un accord.

Par ailleurs, on évoque la possibilité d’organiser une autre réunion au plus tard les six prochains mois à Bonn en Allemagne pour repréciser les grandes lignes d’un probable accord politique.

Un document confidentiel qui a circulé vendredi soir a toutefois fait état d’avancés dans les négociations.

Certains points blancs et encore en pointillés il y a 24 heures ont été remplis, notamment on annonce un accord sur la question de la température que les pays voudraient maintenir à 1.5 degré, rejoignant la position vendredi matin de 106 pays en développement.

Par ailleurs, les Etats riches consentiraient à donner 30 milliards de dollars au titre de financements immédiats contre 10 milliards précédemment annoncés.

Seule énigme, le point en rapport avec la réduction des émissions où les crochets sont encore perceptibles dans le document.

mardi 15 décembre 2009

Le Forest day, un exemple qui fera école

Godefroy Macaire CHABI, Copenhague

La tenue du Forest day ou la Journée de la Forêt dimanche 13 décembre 2009 à Copenhague initié principalement par le Centre international de recherche forestière (CIFOR)et qui a bénéficié de l'appui du gouvernement danaois aura été une réussite.
Réussite de par le nombre important de personnes que cette journée à draîné. Ensuite de par la qualité des participants. Des prix Nobel (Wangari Mathaai, Pauchauri), des éminentes personnalités à l'image de Mme Gro Bruntland, des chercheurs de tous bords, des universitaires, des instituts de recherche dont l'activisme pour les questions forestières et de développement durable est prouvé. Tout ce monde a pu faire évoluer la réflexion sur la conservation, la protection et la gestion tout court du couvert forestier.

Personne de ceux qui étaient présents n'a eu l'impression de s'être ennuyé, car les thèmes et les problématiques abordées sont de taille: adaptation, mitigation, dégradation etc.

Dégradation, et voici un mot qui a beaucoup circulé au cours de cette COP15 et qu'on a assez entendu pendant la journée, avec un lien vers ce qui dans les prochaines années promet d'aider le monde à faire face à la catastrophe: la Réduction des Emissions liées à la Déforestation et à la Dégradation, REDD. Les pays ont le devoir de l'intégrer dans l'approche. Sans cela, on va courir tout droit vers la catastrophe.

Et l'intérêt réside surtout dans la mise en évidence des cas de réussite comme par exemple la gestion des forêts du bassin du Congo (deuxième plus grand patrimoine écologique au monde après l'Amazonie).

Même si cela rappelle les journées de l'arbre initiées dans certains pays, notamment ceux d'Afrique, les particitants à cette troisième édition du Forest day repartent de Copenhague avec des idées novatrices, des projets nouveaux qui pourront participer au débat collectif.

Mais comme on l'a plusieurs fois fouetté aussi bien au cours du Forest day que lors de certaines discussions à la COP 15, il faut entourer toutes ces volontés d'un minimum d'engagement de gouvernance. Ceci évitera qu'on en fasse un effet de mode, avec des impacts mous.

Car n'oublions pas une chose, l'enjeu c'est la lutte contre les changements climatiques.





Cet événement représente au-delà

dimanche 13 décembre 2009

Bataille rangée autour du carbone

Godefroy Macaire CHABI, Copenhague

Il y a quelques jours le point focal du Bénin, Ibila Djibril, présent aux négociations sur le climat à Copenhague s'est violemment opposé à l'arrangement concernant le marché du carbone, soulignant que cela n'apportait rien aux pays africains.

Dimanche au Forest day (La journée de la forêt) en marge de la Conférence sur le climat, un responsable du réseau REDD-NET, qui s'intéresse aux mécanismes de réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation a rejoint cette position.

Selon David Mwayafu de l'Ouganda, "le marché du carbone est mauvais pour l'Afrique".

Précisément ce responsable de Programme de REDD-NET a estimé que cela se base fondamentalement sur l'approche du marché"

L'inconvénient, selon lui, est la perte par les communautés forestières de leur patrimoine sans aucune contrepartie sérieuse.

Le REDD-NET qui a occupé un stand au coeur de "Forest day" propose simplement qu'on mette des fonds à la disposition des communautés afin qu'elles ne dépendent plus de la forêt.
"Cela permettra de les responsabiliser. Elles feront d'autres activités et ne dépendront plus de la forêt", a proposé M. Mwayafu.

La réduction des émissions de carbone liées à la déforestation et à la dégradation fait débat dans les négociations sur le climat.

En Afrique, les projets que les pays développés sont censés appuyer n'ont toujours pas commencé.

Face à cela, certaines voix penchent pour la création d'un fond d'au moins 300 milliards de dollars auquel auront directement accès les pays africains destiné à soutenir les efforts de conservation de la forêt, pendant que d'autres, notamment les pays développés optent pour l'introduction de ces efforts sur le marché du carbone qui leur permettrait de gagner du crédit dans le cadre des objectifs chiffrés de réduction des émissions.

Prévenir des dangers de la déforestation par l'image de satellite

Godefroy Macaire CHABI, Copenhague

Comme Organisation non gouvernEmentale, Planet Action participe au "Forest Day" (La Journée de la Forêt) à Copenhague avec quelque chose de pertinent, même si ce n'est pas nouveau. L'ong lutte en effet contre les changements climatiques en distribuant aux milieux de recherche, ONG, organismes publics des images d'observation de la Terre.

"Au lieu de vendre ces images on va les distribuer aux organisations non commerciales pour faire l'observation de la terre et avec ces images on va fournir les supprots techniques et les logiciels d'interprétation" a indiqué Patricia Dankha, Chef de projets.

L'apport de Planet Action, c'est de montrer clairement comment l'image satellitaire et les technologies associées "peuvent aider les ong et les partenaires pour obtenir des résultats, concrets, mesurés et visibles".

Grâce à ces technologies, les zones sont vues sur toutes les latitudes à toutes les périodes de l'années, rassurent les responsables de Planet Action.

En dehors du soutien aux projets par l'imagerie spatiale, Planet Action marque aussi son activisme par l'information du grand public sur les changements climatiques, en menant des actions de sensibilisation sur les dangers de la déforestation et la désertification puis l'intérêt que revêt la reforestation

"Nos domaines d'activités sont en priorité la déforestation, le suivi des forêts en génral, la désertification et les réseaux d'eau, mais nous travaillons aussi sur la fonte des glaciers. Nous travaillons sur toute la planète" a t-elle précisé.

"La différence de ce nous on apporte aux changements climatiques, c'est qu'on le voit de l'espace donc ce sont des preuves tangibles qui sont à la fois sur une échelle locale mais qu'on peut comparer à d'autres zones et faire une analyse globale", a poursuivi P. Dankha

Banaliser la technologie

En travaillant aux côtés des ONG et des partenaires locaux et scientifiques, Planet Action affirme qu'elle a banalisé la technologie.

"Si on montre un poster d'une image satellitaire sur la déforestation à des gens qui ne savent pas ce que c'est qu'un satellite-je grossis le trait-c'est très parlant. Et donc à ce titre, on est ici pour montrer que ce n'est pas de la technologie pour les grands chercheurs, ce sont des images qu'on peut adresser à des gens du terrain, à des villageois qui veulent reboiser, à des écoles pour des activités de sensibilisation"

Planet Action cumule une expérience de plus de deux décennies, ce qui rassure l'organisation que sa démarche est pertinente et efficace.

"C'est spetaculaire de voir des images sur la déforestation par exemple. On a une archives d'une vingtaine d'année et riche de millions d'images. Cela nous permet de faire des comparaisons, et on peut prévoir des acquisitions dans les années à venir" a dit P. Dankha

"On peut donc avoir un programme pluriannuel qui permet de suivre et de mesurer l'évolution des dégats en général et du travail d'adaptation et de réparation dans tous les sens du terme "

Pas de blocages

"Il n'y a pas de frein, il y a les ong, es autorités locales, les milieux de recherches qui sont conscients de l'enjeu. Ils ont le réseau locale, les connaissances, les capacités technologiques de recevoir des ordinateurs puis l'expertise"

En plus de tout cela, en ce qui concerne l'Afrique, l'organisation affirme avoir pu développer un grand réseau en Afrique en général, dans la partie francophone en particulier.

Le « Forest day »: Un plaidoyer mondial pour la forêt

Par Godefroy Macaire CHABI

Le Forest day qu'on peut désigner par la "Journée de la forêt" se tient ce dimanche 13 décembre 2009 à Copenhague en marge du sommet mondial sur les changements climatiques. Il a pour but de convier autour de la même table l'ensemble des acteurs majeurs impliqués dans la préservation de la forêt dans le monde, afin de réfléchir au rôle de la foresterie dans les stratégies d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques. Ils vont aussi discuter du défi et des opportunités que procure la forêt dans le contexte des changements climatiques.

Ce sont des chercheurs et responsables mondiaux à divers niveaux en charge de politiques forestières.

Chacun des intervenants à la tribune ce dimanche a défendu la forêt à l’ouverture des travaux.

Le Ministre danois de l’environnement, Troels Lund Poulsen a été le premier à indiquer que la déforestation et la dégradation du couvert végétal contribuent entre 17 et 20 % des émissions de CO2.

« Les grandes actions de lutte contre le changement climatique ne peuvent être efficaces que si elles impliquent une bonne gestion des forêts » a t-il souligné
C’est pour cela, a-t-il ajouté que les nouveaux mécanismes d’adaptation et d’atténuation doivent intégrer la question forestière.

Il y a, a-t-il poursuivi, une interaction réelle entre les forêts, la population, le climat et les écosystèmes.

Le ministre danois de l’environnement n’a pas manqué de citer les efforts de son pays en matière de préservation de la forêt. Il a rappelé que le pays possède à ce jour une surface forestière qui représente 13% du territoire. L’objectif a-t-il indiqué est d’aller entre 20 et 25%.

Les intervenants ont souligné la nécessité d’un bon management des forêts.
Pour le Président du Groupe des experts sur le changement climatique, Rajendra Pachauri, la foresterie apporte plus de 70% de la solution aux changements climatiques.

L’une des raisons qui œuvre pour la préservation des forêts, c’est le lien culturel et spirituel que les peuples entretiennent avec elles, a-t-il dimpt.
« Si nous voulons régler le problème du changement climatique, nous avons le devoir de régler ensemble les problèmes d’adaptation et d’atténuation « a proposé Rajendra Pachauri.

Mme Gro Harlem Brundtland, envoyée spéciale des Nations Unies à cette réunion a eu des mots d’alerte

« Si nous voulons survivre, nous avons le devoir d’arrêter la déforestation », a-t-elle dit

Elle a également souhaité qu’une place importante soit faite à la question de la foresterie parmi les décisions et recommandations qui seront prise lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques.

Voilà pourquoi elle a souhaité que Copenhague puisse aboutir à des stratégies globales.

La réduction des émissions liées à la déforestation et la dégradation représente une double opportunité en terme socio-économique et en matière climatique, a-t-elle précisé.

Pour le Président du Partenariat sur les forêts, CPF Jan Heino, la communauté forestière a besoin de s'engager entièrement dans les discussions nationales et internationales et les actions sur les changements climatiques.

"Nous avons beaucoup à gagner", a t-il assuré, avant de souhaiter que les échanges de cette journée de la forêt puisse impacter positivement les décisions qui seront prises à la Conférence de Copenhague sur le climat.

jeudi 10 décembre 2009

Entre optimisme et prudence

Depuis Copenhague, Godefroy Macaire CHABI

La 15ème Conférence de la Convention cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques ouverte depuis le 07 décembre 2009 à Copenhague au Danemark fait planer un double sentiment chez les participants: l'espoir de voir le sommet aboutir à un nouvel accord sur le climat et la peur d'un échec qui remettrait tout en cause.

A l'ouverture des travaux, l'ensemble des intervenants, que ce soit le premier Ministre danois, Lars Rasmussen, le Secrétaire éxécutif de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique, Yvo de Boer, le président du Groupe des Experts sur le Climat Rajendra Pachauri ont joué la carte de l'assurance.
Mais cela n'efface pas le sentiment général qui anime chaque délégué aux négociations.

Depuis 4 jours, on évite de verser dans l’illusion d’un accord certain, même si l'espoir est là d'obtenir un consensus concret.

Certains délégués n'hésitent d'ailleurs pas à prononcer le mot consensus au cas où les choses vont se compliquer à Copenhague et qu'il faille repartir tout au moins avec un document qui aura valeur de lot de consolation.

C'est dire que c'est un optimisme prudent qui se développe ici.

Partie serrée

Un délégué africain a pu nous confier ce mercredi que malgré la détermination des pays africains à parler d’une seule voix à la réunion des Chefs d’Etat et de gouvernement, il y a encore des divergences patentes au sein du Groupe Afrique. Divergence sur la question du carbone au titre de l’atténuation, divergence sur le fameux débat concernant la température. A ce niveau précisément, des pays voudraient que l’on maintienne le niveau à 2°, pendant que d’autres souhaiteraient qu’on aille en deçà.
Ce qui va aussi compliquer le débat ici, apprend t-on dans les milieux proches des discussions, c’est aussi la complexité des désaccords à l’intérieur d’un même groupe. C’est ainsi que les pays les moins avancés membres de la coalition du G77 plus la Chine font déjà pression pour que les pays émergents eux-mêmes acceptent de réduire drastiquement leurs émissions de gaz.
Un autre délégué congolais a fait remarquer que les choses allaient être vraiment dynamiques jusqu’à la fin du sommet.

"Toute déclaration sera actualisée au jour le jour jusqu'à la fin" a t-il indiqué.
Pour ce même délégué, ce qui allait davantage compliquer la recherche d’un accord, ce sont les accointances entre pays développés et pays pauvres, que ce sommet ne pourra pas gommer.

"Les accords bilatéraux sont là, les engagements bipartites existent, et cela risque de fausser les choses", a t-il poursuivi

L'argent, la grande équation

Sur la question du financement du développement durable et les autres promesses concernant les transferts de technologies pour l’adaptation et l’atténuation, les pays en développement en général n’entendent pas laisser filer leur chance, et restent assez soudée sur les chiffres, nous a-t-on confirmé. L'Afrique en attend particulièrement des évolutions satisfaisantes. Car les promesses faites depuis les années restent encore à être cristallisées.
Les chiffres exigés sont à la hauteur des ambitions des pays africains: 85 milliards de dollars par an pour l’atténuation, 100 milliards par an pour l’adaptation.

Lundi, à l'ouverture de la Conférence, c'est le numéro de l'ONU chargé des changements climatiques, Yvo de Boer, qui le premier s'est fait l'avocat des pays pauvre en demandant aux pays riches de leur consacrer 10 milliards de dollars par an pour les aider à faire face à la lutte contre le changement climatique.


Ce jeudi, Georges Soros, le riche homme, a annoncé un plan qui va générer un financement additionnel de 100 milliards de dollars dans le cadre des actions pour lutter contre le rechauffement de la planète.