jeudi 10 décembre 2009

Entre optimisme et prudence

Depuis Copenhague, Godefroy Macaire CHABI

La 15ème Conférence de la Convention cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques ouverte depuis le 07 décembre 2009 à Copenhague au Danemark fait planer un double sentiment chez les participants: l'espoir de voir le sommet aboutir à un nouvel accord sur le climat et la peur d'un échec qui remettrait tout en cause.

A l'ouverture des travaux, l'ensemble des intervenants, que ce soit le premier Ministre danois, Lars Rasmussen, le Secrétaire éxécutif de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique, Yvo de Boer, le président du Groupe des Experts sur le Climat Rajendra Pachauri ont joué la carte de l'assurance.
Mais cela n'efface pas le sentiment général qui anime chaque délégué aux négociations.

Depuis 4 jours, on évite de verser dans l’illusion d’un accord certain, même si l'espoir est là d'obtenir un consensus concret.

Certains délégués n'hésitent d'ailleurs pas à prononcer le mot consensus au cas où les choses vont se compliquer à Copenhague et qu'il faille repartir tout au moins avec un document qui aura valeur de lot de consolation.

C'est dire que c'est un optimisme prudent qui se développe ici.

Partie serrée

Un délégué africain a pu nous confier ce mercredi que malgré la détermination des pays africains à parler d’une seule voix à la réunion des Chefs d’Etat et de gouvernement, il y a encore des divergences patentes au sein du Groupe Afrique. Divergence sur la question du carbone au titre de l’atténuation, divergence sur le fameux débat concernant la température. A ce niveau précisément, des pays voudraient que l’on maintienne le niveau à 2°, pendant que d’autres souhaiteraient qu’on aille en deçà.
Ce qui va aussi compliquer le débat ici, apprend t-on dans les milieux proches des discussions, c’est aussi la complexité des désaccords à l’intérieur d’un même groupe. C’est ainsi que les pays les moins avancés membres de la coalition du G77 plus la Chine font déjà pression pour que les pays émergents eux-mêmes acceptent de réduire drastiquement leurs émissions de gaz.
Un autre délégué congolais a fait remarquer que les choses allaient être vraiment dynamiques jusqu’à la fin du sommet.

"Toute déclaration sera actualisée au jour le jour jusqu'à la fin" a t-il indiqué.
Pour ce même délégué, ce qui allait davantage compliquer la recherche d’un accord, ce sont les accointances entre pays développés et pays pauvres, que ce sommet ne pourra pas gommer.

"Les accords bilatéraux sont là, les engagements bipartites existent, et cela risque de fausser les choses", a t-il poursuivi

L'argent, la grande équation

Sur la question du financement du développement durable et les autres promesses concernant les transferts de technologies pour l’adaptation et l’atténuation, les pays en développement en général n’entendent pas laisser filer leur chance, et restent assez soudée sur les chiffres, nous a-t-on confirmé. L'Afrique en attend particulièrement des évolutions satisfaisantes. Car les promesses faites depuis les années restent encore à être cristallisées.
Les chiffres exigés sont à la hauteur des ambitions des pays africains: 85 milliards de dollars par an pour l’atténuation, 100 milliards par an pour l’adaptation.

Lundi, à l'ouverture de la Conférence, c'est le numéro de l'ONU chargé des changements climatiques, Yvo de Boer, qui le premier s'est fait l'avocat des pays pauvre en demandant aux pays riches de leur consacrer 10 milliards de dollars par an pour les aider à faire face à la lutte contre le changement climatique.


Ce jeudi, Georges Soros, le riche homme, a annoncé un plan qui va générer un financement additionnel de 100 milliards de dollars dans le cadre des actions pour lutter contre le rechauffement de la planète.

Aucun commentaire: