vendredi 18 décembre 2009

Copenhague à la recherche d’un accord dans la douleur

Copenhague, Godefroy Macaire CHABI pour APA

La Conférence sur le climat est toujours dans l’impasse au dernier jour des discussions, les pays développés et ceux en développement ne parvenant pas toujours à s’entendre sur le minimum et à trouver la clé, a constaté APA vendredi à Copenhague.

La réunion des Chefs d’Etat et de gouvernement qui couronne la 15ème Conférence sur la Convention Cadre des nations Unies sur le Changement Climatique est dans l’impasse depuis vendredi matin, les annonces faites par certains dirigeants étant en dessous des attentes des pays pauvres.

Cette dernière semaine, les pré négociations menées par les experts ont sérieusement marqué le pas, préfigurant la situation actuelle.

Les questions qui divisent à savoir le financement des projets dans les pays en développement en vue de l’adaptation et de l’atténuation du changement climatique, la réduction des émissions de gaz par les pays les plus pollueurs, le seuil de maintien de la température atmosphérique n’arrivent pas toujours à être définitivement aplanies.

Les dirigeants se sont contentés depuis mercredi de déclarations que certains observateurs qualifient de « profession de foi »

Dans son message vendredi à la tribune de la Conférence, le Président américain dont l’arrivée était très attendue à Copenhague s’est contenté d’attirer l’attention du monde sur les gravités du phénomène et l’importance d’agir avec célérité, sans rien dire de concret, selon un expert asiatique de l’ong ActionAid, Raman Mehtan

Le Président américain a pontifié à maintes reprises sur le mot « transparence », soulignant que c’est ce qu’il faut si l’on veut mettre en place un mécanisme de gestion climatique, allant même jusqu’à proposer un instruments de contrôle des efforts des uns et des autres, parlant de ses alliés riches.

Sa proposition sur la réduction des émissions n’a guère tranché avec la position américaine connue avant le sommet, à savoir la réduction des émissions à hauteur de 17% d’ici à 2020 par rapport au niveau de 1990, indiquant que les Etats s’engageait aussi à atteindre plus de 80% en 2050.

Clairement, la position américaine de ce côté ne se situe guère dans une perspective d’urgence, alors que pour les pays en développement, notamment ceux africains qui en subissent les plus grosses conséquences, « il faut vite agir ».

Urgence

L’ensemble des dirigeants n’ont eu de cesse de le marteler, et c’est ce qui semble le plus grand dénominateur commun dans ces discussions.

Les leaders africains en premier, appelant à un financement conséquent susceptible d’accompagner la mise en œuvre de projets urgents d’atténuation et d’adaptation.

Mais à ce niveau, aucun pays développé ne veut prendre des engagements fermes, l’ensemble du groupe s’efforçant de s’engager timidement en se cachant derrière les efforts collectifs à entreprendre.

Barack Obama vendredi s’est accroché à la proposition de l’Union européenne promettant « que les pays riches dégageront un financement urgent, le Fast-Start à hauteur de 10 milliards de dollars jusqu’en 2012.

En outre, il a repris les propositions divulguées ces dernières semaines par le Président français Nicolas Sarkozy de mobilisation de 100 milliards de dollars à l’horizon 2020.

Le même dirigeant français a continué jeudi à ventiler et à défendre sa proposition de financements innovants à travers des systèmes de taxation sur les avions, les bateaux et les transactions financières.

Ces propositions semblent faire l’affaire du Coordonnateur du Comité des Chefs d’Etat et de gouvernement, le Premier Ministre éthiopien.

Ce qui est loin de contenter un certain courant dans les négociations, d’où les divergences apparues ces dernières 48 heures entre le Réseau panafricain des parlementaires sur les changements climatiques et M. Zénawi .

En effet, les pays africains exigent un minimum de 400 milliards de dollars au titre des financements urgents.

Mais il y a encore d’énormes confusions à ce niveau, les chiffres allant dans tous les sens, sans qu’on ne sache exactement combien il faut pour attaquer les défis immédiats.

Dans ce débat sur les financements, certains dirigeants africains, notamment ne se font guère d’illusions.

Mercredi, le Président sénégalais Abdoulaye Wade a clairement indiqué qu’il ne se ferait pas prendre au piège des montants qui seront annoncés, car selon lui, ce n’est pas la première fois que des promesses avaient été faites aux pays en développement sans être tenues, invitant les africains à développer des initiatives locales.

Pourtant certains dirigeants à l’image du tchadien Idriss Déby et du secrétaire général de l’Onu, en appellent à une vraie chaîne de solidarité.

Déclaration politique


Vendredi soir, alors que les dirigeants de la planète continuent de rechercher la solution sous l’égide du Premier Ministre danois, Lord Rasmussen, les perspectives d’un accord politique se précisent.

Des informations ont fait état sur les lieux des discussions des propositions faites par Ban Ki Moon pour les Chefs d’Etat et de gouvernement de jouer les prolongations pendant 24 heures pour parvenir coûte que coûte à un accord.

Par ailleurs, on évoque la possibilité d’organiser une autre réunion au plus tard les six prochains mois à Bonn en Allemagne pour repréciser les grandes lignes d’un probable accord politique.

Un document confidentiel qui a circulé vendredi soir a toutefois fait état d’avancés dans les négociations.

Certains points blancs et encore en pointillés il y a 24 heures ont été remplis, notamment on annonce un accord sur la question de la température que les pays voudraient maintenir à 1.5 degré, rejoignant la position vendredi matin de 106 pays en développement.

Par ailleurs, les Etats riches consentiraient à donner 30 milliards de dollars au titre de financements immédiats contre 10 milliards précédemment annoncés.

Seule énigme, le point en rapport avec la réduction des émissions où les crochets sont encore perceptibles dans le document.

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