samedi 18 juillet 2009

La valorisation de la vallée du Niger désormais entre les mains de plus de 14 000 jeunes

Ils sont plus de quatorze mille jeunes des communes de Malanville et de Karimama qui se sont inscrits pour le programme spécial d’insertion des jeunes dans l’agriculture

La commune de Malanville seule affiche sur sa liste plus de 11 300 jeunes volontaires inscrits dans l’agriculture pour environ trois mille hectares disponibles pour la culture du maïs et du riz. Quand on y ajoute les jeunes de Karimama, la vallée du Niger et de la Sota accueille plus quatorze mille jeunes qui se sont spontanément intégrés dans le programme spécial d’insertion des jeunes dans l’agriculture. Ce programme est né de la nécessité de mettre en valeur toutes les terres cultivables des vallées des principaux cours d’eau à savoir l’Ouémé, le Niger, le Mono et la Pendjari, des bas fonds, des fermes d’élevage, des fermes d’Etat abandonnées les centres de promotion rurales et de toutes plaines inondables. En effet ce programme avait eu pour mission d’accompagner les populations rurales à augmenter la production de produits vivriers. La production nationale de maïs et de riz a augmenté respectivement de 11% et de 36 % dans les communes de Malanville et de Karimama. Les autres départements notamment Zou Collines, Mono Couffo, Ouémé Plateau et Borgou Alibori ont aussi contribué à l’amélioration de la production nationale de vivriers grâce à l’intervention du Puasa qui a expérimenté l’insertion des jeunes comme forces productrices dans l’agriculture avec la mise à disposition d’intrants spécifiques.

Des centaines de jeunes d’Agonlin prêts à mettre en valeur des milliers d’hectares

Quatre mille hectares, mille hectares, cinq cents hectares, trois cents hectares…Les populations de la région Agonlin à savoir les communes de Covè, Ouinhi et Zagnanado ont mis à la disposition du programme d’insertion des jeunes dans l’agriculture plus de cinq mille hectares.
A Covè les sites de Gbagbassa dans l’arrondissement de Lanta Cogbé et Koussin Lélé et Zounsègo dans l’arrondissement d’Adogbé, ont respectivement rendu disponible quatre mille, 500 et 350 hectares. A Zagnanado, dans l’arrondissement de Houégbo, une vaste étendue répandue sur plusieurs hectares est disponible à cheval sur les villages de Bamè et de Zonmon. Dans la commune de Ouinhi, l’arrondissement de Dasso reconnu dans la région pour ses performances de grenier n’est pas resté en marge. Plus de mille hectares sont concédés pour l’insertion des jeunes dans l’agriculture dans le village de Houanvè-Louakpa. Des centaines d’hectares se trouvent également à Sagon.La disponibilité de milliers de terres fertiles s’accompagne d’une impressionnante mobilisation des jeunes. A Dasso, les jeunes qui attendaient le ministre en travaillant sur les espaces disponibles ont fait part de leur impatience. « Nous ne vous demandons rien d’autre que de nous aider à cultiver et à mettre en valeur nos terres. Nous sommes des cultivateurs et nous voulons travailler pour faire développer notre région et sortir de la pauvreté », ont déclaré avec beaucoup d’engagement les jeunes volontaires pour le programme d’insertion dans l’agriculture. Même engouement pour les volontaires de Zagnanado qui, nourris de foi et d’espoir face à ce programme d’insertion dans l’agriculture, accompagnaient d’applaudissements les explications du ministre au cours de la séance de récapitulation. Les jeunes de Covè ne sont pas restés en marge. Femmes et jeunes gens ont démontré, par leur présence, leur intérêt pour le programme. Ils sont d’ailleurs des centaines à avoir fait enregistrer leurs noms sur les listes des volontaires pour le programme d’insertion dans l’agriculture. A Covè, ils sont actuellement près de 250 contre 200 environ pour Zagnanado et même chiffre pour Ouinhi. On s’attend donc à plus de mille volontaires d’ici peu après le passage du ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche qui a su donner tous les détails sur le projet face à l’intérêt, l’engouement et l’engagement qu’il a constatés sur le terrain.« Le programme d’insertion des jeunes dans l’agriculture mis en œuvre par le gouvernement vise à permettre aux jeunes déscolarisés, aux sans emploi, aux chômeurs, aux diplômés des centres de formation agricoles et à d’autres de travailler la terre et de se nourrir d’elle », a présenté le ministre. En parcourant chaque espace, il a recommandé aux jeunes et aux responsables de centres de promotion agricoles de procéder au dessouchage, afin de permettre aux tracteurs et autres matériels agricoles de travailler en sécurité. Il a mis l’accent sur la sécurisation foncière en exigeant que les espaces soient délimités et que les chefs de villages, les chefs de collectivités donateurs des espaces prennent des engagements écrits et certifiés de la concession afin d’éviter des « conflits inutiles ». C’est après avoir eu l’assurance que les sites communautaires concédés ne feraient pas l’objet de difficultés que le ministre a dévoilé les avantages du programme. Il a notamment mis l’accent sur la mise à disposition de matériels agricoles pour épargner de la pénibilité des travaux champêtres, l’octroi de crédit pour les instants agricoles spécifiques aux cultures vivrières, la disponibilité du marché à travers l’achat des récoltes par l’Office national de sécurité alimentaire pour éviter la mévente, le compartimentage par individu des espaces disponibles selon les capacités et le souhait des insérés. Tout a été expliqué. Quand le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche a annoncé le critère d’âge de 40 ans, certaines personnes du troisième âge n’ont pas su résister à la jalousie, et suggèrent qu’on leur permette aussi de profiter de cette aubaine qu’ils n’ont encore jamais vu pendant toutes les décennies où ils se sont consacré à la terre dans la pénibilité.

L’ananas béninois, un enjeu: 250 milles tonnes espérées cette année

124 mille tonnes d’ananas ont été produites au cours de la campagne 2006-2007. En réalité la production de l’ananas n’a fait que progresser depuis 2002. C’est une filière importante qui d’ailleurs se positionne au rang des cultures retenant l’attention au regard de l’engouement qu’elle suscite au niveau des producteurs, des transformateurs ainsi que des distributeurs.
L’ananas béninois est bien apprécié sur le marché régional et international. Deux variétés sont produites : « la Cayenne lisse » et l’ «Abacaxi ». Les produits de transformation à savoir le jus le sirop, la confiture, l’ananas séché sont exportés vers la suisse l’Espagne et la France sans oublier les pays de la sous région ouest africaine qui ne cessent d’augmenter leur commande. Tout ceci a galvanisé l’actuel gouvernement qui a clairement exprimé ses ambitions pour la filière .Ainsi pour l’année 2009, la production devra passer à 250 mille tonnes. D’ici l’an 2011, il faut atteindre les 400 mille tonnes ; assurer la transformation d’au moins 50% de la production sur le territoire national.En outre, le niveau d’exportation vers l’Europe doit passer de 2 mille à 20 mille tonnes. En ce sens, de nombreuses actions ont commencé à être menées. Elles concernent l’appui à l’organisation des acteurs à la base ainsi que leur formation. 30 parcelles de démonstrations ont été installées dans les zones de production comme le sud et le centre du pays. On peut également évoquer l’acquisition de plus d’un million de rejets de Cayenne lisse pour la vulgarisation de cette variété. La variété de haut rendement dénommé MD2 a aussi été introduite dans la production. Avec le Plan Stratégique de Relance du Secteur agricole dans son volet diversification des filières agricoles, il est clair que l’ananas béninois trouvera son compte. D’autres problèmes attendent d’être résolus. Il s’agit de la non maîtrise du marché régional et international, de la mise au point de formule et de doses d’engrais spécifiques adaptés aux conditions agro écologiques du Bénin, du manque de laboratoire accrédité. L’espoir est tout de même permis vu la volonté affichée du gouvernement de faire de cette filière une des plus pourvoyeuses de devise .

Relance du secteur agricole au Bénin :Accroître la production pour une autosuffisance alimentaire

L’économie béninoise souffre du manque de ressources internes. L’ambition est pourtant de pouvoir compter sur nos propres forces comme le dit l’adage. Dans cette dynamique, le Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche a pensé qu’il peut apporter sa contribution à mobiliser des ressources propres pour des investissements. C’est ainsi que le Plan Stratégique de Relance du Secteur agricole a été conçu.

Le principal enjeu est de faire effectivement de l’agriculture la base de l’économie.« Faire du Bénin une puissance agricole dynamique à l’horizon 2025, compétitive, respectueuse de l’environnement, créatrice de richesse et répondant aux besoins de développent économique et social de la population », voilà l’ambition clairement affichée du gouvernement béninois. Ainsi le Plan Stratégique de Relance du Secteur agricole (PSRSA), constitue désormais l’outil d’orientation des investissements dans le secteur.Quatorze stratégies sont retenues pour une agriculture plus articulée avec le marché. Au nombre de celles-ci figure la modernisation agricole. Elle passe par l’approvisionnement et la distribution d’intrants spécifiques, les aménagements hydro agricoles, la mécanisation agricole adaptée, le développement des infrastructures de stockage et de transformation. Dans le cadre de la mise en œuvre de cette stratégie, la mécanisation agricole prend corps petit à petit avec l’achat de tracteurs et de motoculteurs pour les producteurs. Une tournée nationale actuellement en cours permet de remettre à chaque département le lot de matériels qui lui revient quitte à ce qu’il descende au niveau des producteurs dont le choix répond à des critères bien définis.Améliorer les productionsL’autre stratégie non moins importante est la promotion de la diversification agricole. Déjà à ce niveau, des objectifs de production ont été fixés u niveau de chaque filière pour cette année 2009.Par exemple, la production du coton graine devra atteindre 325 000 tonnes, les noix d’anacardes, 75 000mille tonnes, le Maïs, 1 million quarante mille tonnes, le riz, 115 mille tonnes, les produits maraîchers, 271 000 milles tonnes. De même, la production animale et halieutique devra aussi s’améliorer. La viande toute espèce doit atteindre au cours de cette année, 71 000 mille tonnes, les œufs, 13 500 tonnes, le poisson 51 tonnes, les crevettes 820 tonnes, pour ne citer que ceux là. En ce qui concerne les produits halieutiques plus particulièrement, il est envisagé de réduire de 20% les importations en poisson et de porter le niveau d’exportation des crevettes actuellement de 700 tonnes à 900 tonnes.D’autres stratégies sont relatives à la mise en place d’un mécanisme de financement de l’agriculture et la maîtrise de la variation inter saisonnière des flux des produits et de leurs prix.Des réformes à poursuivreBeaucoup d’actions ont été déjà entreprises avant la mise en place du Plan Stratégique de Relance du Secteur agricole. Aujourd’hui plus que jamais, il s’agit de poursuivre ces réformes. Elles concernent le renforcement des capacités et l’amélioration de la gouvernance des structures déconcentrées du MAEP ; la poursuite de la réforme de la filière coton dans une approche plus globale ; la définition d’un accord cadre de partenariat public privé.Comme on le voit, faire du Bénin une puissance agricole d’ici l’an 2025 n’est pas une ambition démesurée. Le gouvernement essaye d’ailleurs de mettre à la disposition du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche des ressources financières importantes pour atteindre cet objectif.Trois défis majeurs doivent être de ce fait atteints : arriver à couvrir les besoins alimentaires et nutritionnels des populations, améliorer la productivité et la compétitivité du secteur agricole et rural ; améliorer l’attractivité des activités agricoles et du milieu rural. D’autres enjeux sont à ajouter. Ils concernent la nécessité d’ouverture sur les marchés extérieurs et l’exploitation optimale des potentialités disponibles. Résolument, le Bénin poursuit sa marche vers la révolution agricole et entend profiter du fruit de ses efforts.