Godefroy Macaire CHABI pour APANEWS
On voyait toujours ses effets limités à des éléments ordinaires. Mais le changement climatique peut avoir des conséquences sur la santé mentale des individus. C’est ce que vient de révéler une étude menée dans le Nord du Bénin par une équipe de psychiatres.
L’expérience qui s’est appuyée sur des patients du Centre hospitalier départemental du Borgou a été conduite entre janvier 2005 et décembre 2009.
Au cours de cette période de 4 ans, 1894 patients souffrant de maladies psychiatriques ont été identifiés dont 1018 hommes et 876 femmes.
Les groupes les plus touchés sont les cultivateurs, les enseignants, les élèves et les commerçants, souligne l’étude.
Les maladies psychiatriques identifiées au cours de cette étude sont les psychoses (31,41%), les états dépressifs (47,57%) et les cas de stress post-traumatique.
Les chercheurs béninois lient ces maladies à la sécheresse et aux inondations.
En répertoriant les différentes demandes de prise en charge, ils ont pu établir le lien entre les variations climatiques et la survenue des maladies psychiatriques à l’origine de ces demandes.
L’étude fait remarquer que « les modifications de l’environnement induisent au niveau des collectivités des changements d’habitudes, responsables des signes de malaises à l’origine des prises en charge.
Selon Francis Tognon, Médecin psychiatre, un des auteurs de cette étude, les périodes de survenue de ces maladies se situent aux mois de mars, mai, septembre, novembre et décembre.
M. Tognon a expliqué qu’au cours de ces périodes, « les élèves éprouvent beaucoup de difficultés à se concentrer à cause de la chaleur, ce qui impacte leurs activités intellectuelles et influence leurs concentrations ».
La sécheresse, a-t-il indiqué, favorise les troubles et rend anxieux les paysans.
« Le bétail est décimé, or il est source de revenus pour les populations que le souci plonge dans un état dépressif », a-t-il dit.
C’est presque le même scénario pendant la saison pluvieuse, où les paysans qui ont tout perdu du fait des inondations deviennent des nécessiteux.
M. Tognon prévient, « si des mesures urgentes ne sont pas prises, les maladies mentales liées au changement climatique seront un autre coût pour la société ».
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire