lundi 17 janvier 2011

Tuberculose : un nouveau test accessible?

Godefroy Macaire Chabi, le 14 janvier 2011, 10h39

http://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2011/01/14/tuberculose-nouveau-test-accessible

(Agence Science-Presse) Lorsque l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment annoncé un nouveau test de dépistage de la tuberculose, « rapide et novateur », c’est au Canada, curieusement, que la nouvelle a été le mieux accueillie. Un pays, pourtant, où la tuberculose n’est plus considérée comme un problème de santé publique.
Un test efficace?
Selon les experts de l’OMS, le test d’amplification de l’acide nucléique, appelé communément TAAN, est un test moléculaire qui permet de détecter et d’amplifier le matériel génétique de la bactérie tout en facilitant un diagnostic rapide.
Il détecte à la fois la tuberculose et sa forme multirésistante en moins de deux heures. « Ce qu’aucun autre test n’avait réussi à faire jusqu’ici. Habituellement, il faut compter trois mois. Ce test pourrait aussi être utile ici puisqu’il se fait en dehors des laboratoires conventionnels », précise Madhukar Pai, chercheur au département d’épidémiologie et de la biostatistique de l’Université McGill.
Le chercheur, qui a souvent dénoncé dans ses travaux le manque de rigueur méthodologique dans la mise en œuvre de nombreux tests de dépistage des maladies infectieuses, estime que la méthodologie de fabrication du TAAN est « bonne et valide ». Son collègue Divangahir, tout en reconnaissant le bien-fondé de ce nouveau test, observe tout de même quelque réserve quant à son utilisation. « Avant d’aller de l’avant avec un test comme celui-ci, il faut avoir une bonne compréhension de la maladie, ce qui n’est pas encore le cas. » Son
coût relativement onéreux pourrait aussi constituer un frein à son utilisation.
Au Canada, la tuberculose reste une maladie infectieuse importante avec 1548 nouveaux cas actifs en 2007 dont 8 % se sont avérés mortels. En 2009, l’OMS évalue le nombre de décès attribuable à la tuberculose à l’échelle mondiale à 1 700 000 cas.

Les désinfectants : quel avenir?

Godefroy Macaire Chabi, le 24 novembre 2010, 12h15
http://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2010/11/24/desinfectants-avenir

Agence Science-Presse) À la veille du retour en force des rhumes d’hiver, devrait-on accorder la même attention que l’an dernier aux distributeurs de gels désinfectants dans les espaces publics? Au Québec, l’avis des scientifiques et des responsables de la santé publique est partagé.
Anne Marie Lowe, chercheuse à l’Unité de surveillance, prévention et contrôle des maladies infectieuses à l’Institut national de la santé publique du Québec « recommande de maintenir, dans la communauté, ces désinfectants, car leur utilisation diminue les infections rhinovirales et gastro-intestinales. »
Seulement, voilà : une étude américaine récente a démontré une surestimation de la vertu des désinfectants pour les mains à base d’alcool en terme de protection antivirale. « On prend cette étude au sérieux, mais on ne peut s’y fier, car d’autres études ont montré clairement l’efficacité de la solution hydroalcoolique », commente Mme Lowe. Dont cette étude réalisée en 2010 par des chercheurs de l’Université de Virginie aux États-Unis, qui avait indiqué que les solutions hydroalcooliques riches en éthanol étaient à 82 % plus efficaces que le lavage au savon.
Pourtant, en février 2010, l’Université McGill, « en l’absence d’une efficacité éprouvée de ces désinfectants » en avait ordonné la désinstallation, indique Wayne Wood, directeur associé à la santé et la sécurité environnementale. « Le temps de l’urgence de santé publique imposée par la grippe A H1N1 passé, rien ne justifie que ces équipements soient encore sur place, nous préférons nous rabattre sur le lavage à l’eau et au savon », explique-t-il.
Pourtant, Anne-Marie Lowe est d’avis contraire et pense que si le dosage en alcool de ces solutions est respecté, leur utilisation ne posera aucun problème sur le long terme. Le directeur national de la santé publique, rappelle-t-elle, recommande un dosage de 60 % pour les désinfectants des lieux publics et entre 60 à 80 % dans les milieux hospitaliers.
Et qu’en est-il du coût financier à maintenir en place ces équipements? Au Canada, la Société 3M spécialisée dans les solutions innovatrices a annoncé en avril 2010 une vente de plus 1,1 milliard de dollars sur ses produits de soins de santé au sein desquels les désinfectants occupent une place majeure.